Le substratum urbain primaire et les formes urbaines présentes

Publié le par bouchareb

 

Se pencher sur l’histoire urbaine de Constantine, de surcroît depuis l’antiquité : quelle gageure !!! 

Légitime scepticisme, car une telle initiative ne peut être envisagée sans une consciente obligation « pluridisciplinaire ». Un statut qui dépasse de loin notre profil de base.

 

Cependant un tel projet est si « recommandable » tant l’indigence de ce champ est dramatique. Que l’on juge de près : comment admettre la prégnance de quelques bribes « historiographiques » qui se contentent d’effleurer quelques noms de figures héroïques antiques ? Pourquoi sauter allègrement ces périodes antiques et pré antiques pour d’attarder sur la conquête arabo-musulmane, qui du reste, est également moins fouillée ?

 

En somme, ces attitudes dépeignent des états urbains comme si, durant huit siècles (en tout cas durant la période préislamique) « aucun chat n’a circulé »  à Constantine[1].

 

Cette vacuité substantielle est comblée par l’histoire «évènementielle » dont le contenu sert comme arguties à une gloriole éphémère.

 

Et pourtant en s’attardant quelque peu sur la « chronique » statutaire de la ville, le commandement de la région autour d’elle se présente comme une destinée… Et pourtant, à regarder les vestiges éparpillés çà et là, ou regroupés dans le Musée, la situation urbaine de la ville dans l’antiquité dénote des aspects architecturaux et un « savoir-vivre» intéressants.

 

Il y a donc assez d’indices pour entamer un travail sur l’histoire antique de la ville.

 

Dans ce sens, l’observation permet de dégager une multitude de relation directe à caractère locale  régionale, se poursuivant aujourd’hui et dont l’origine est à rechercher dans les origines de la ville. Statut et standing urbain sont les principales souches qui avaient imprimé à la ville un caractère de commandement hautement historique. Ainsi, les aspects urbains, historiques et géographiques orientent idéalement l’intérêt de la recherche vers une « auscultation » du passé urbain de la ville particulièrement vers le substrat de base.  

 

Ce dernier aspect revêt un caractère fondateur, car il est légitime de s’interroger sur l’origine des formes et de la structuration urbaines que nous vivons aujourd’hui.

 

Pour ce faire, l’interrogation du matériel archéologique, iconographique et épigraphique datant  de l’antiquité permet de soutirer assez d’information pour élaborer des hypothèse à des reconstitutions urbaines (partielles) de la ville.

 

En résumé, le travail de la thèse a été orienté exclusivement sur :

·        La collecte de tous les éléments «historiographiques, archéologiques, iconographiques, épigraphiques et numismatiques éparpillés dans les ouvrages dans les musées ou sur le terrain.

·        L’élaboration d’hypothèses en vue de « restituer » le standing urbain et régional de la ville dans l’antiquité.

 

POURQUOI CE TRAVAIL ?

 

 Notre tâche pédagogique nous oblige à être témoin des situations relatives aux travaux de recherche dont la thématique s’inscrit dans l’histoire urbaine  de Constantine. Dans tous les cas de figures, nous ne constatons que la période antique  (ou préislamique) ne bénéficie que de quelques expressions laconiques sans portée importante, et se résumant à débiter une succession chronologique « Capitale des Rois Numides (Massinissa, Micipsa, Juba…), détruite, elle fut rebâtie par Constantin qui lui donna son nom…. ». Curieusement, ces propos compressent environ huit siècles d’histoire antique.

 

Et pourtant, les ressources épigraphiques montrent que  Cirta avant de devenir Constantine était une capitale provinciale et un foyer d’urbanité…  Les ouvrages encore visibles (dont quelques vestiges témoignent d’une longue et profonde romanisation) dénotent un aspect urbain de haute gamme.

 

Et puis encore, à chaque « grand chantier » dans le périmètre de la ville, et au hasard des excavations, le sol ne cesse de livrer des objets archéologiques, même si les Services concernés ne montrent aucune promptitude dans leur intervention ni même dans l’information.

 

Constantine ne mérite-t-elle pas un investissement désintéressé pour « l’élaboration » de quelques aspects de son « histoire urbaine». C’était la gageure…. 



[1] Cette  réflexion est du Pr. H.Zeghlache.

Publié dans CONSTANTINE

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